Catherine Dorion accomplit le rêve des littéraires qui s’intéressent à la politique : des prises de position politiques (elle a été députée au Québec de 2018 à 2022 pour Québec solidaire, on la rapproche souvent de François Ruffin en France) qu’elle formule, lors de meetings ou des prises de parole, de manière poétique, avec un travail de la forme (du texte et de la mise en voix), des accompagnements musicaux. En 2022, elle décide d’arrêter d’être députée pour se consacrer à l’art et à l’action dans la rue. Ses œuvres opèrent une analogie entre l’engagement amoureux (privé) et l’engagement politique (collectif) autour du thème du désir. À travers des discours publics génériquement hybrides — entre le discours politique et le slam poétique — ou ses interventions sur les réseaux sociaux, elle mêle le prosaïque et le poétique en travaillant sur des formes intermédiales, réunissant l’image, le son et le texte.

En 2022 sort le film documentaire Renouer qu’elle a mis en scène avec Maxime Laurin et Samuel Matteau, et dans lequel elle joue.

« Le désir est révolutionnaire et c’est pour ça que les conformismes lui tapent systématiquement dessus comme dans le jeu de la taupe et du marteau. Aplatir le désir partout où il pousse. S’assurer que le peuple avorte à mesure de ses solidarités en gestation. »