Après tant d’éloges, tant de condamnations, tant de textes dont ceux de Michel Foucault (Histoire de la folie à l’âge classique – 1961 ou Les Anormaux – 1975), tant d’images, qu’elle soit furieuse, douce, prémonitoire, enfermée ou protégée, la folie nous oblige. Elle participe à la définition de la normalité, de nos rapports sociaux, elle questionne aussi les œuvres artistiques.
Alors comment regarder, vivre, accompagner ou soigner les troubles mentaux ?
Si les vagues soulevées par l’antipsychiatrie dans les années 1970 ont bousculé les représentations de la folie, les récentes querelles entre neurosciences, psychiatrie et psychanalyse, et la situation des établissements spécialisés, soulignent bien que cette question demeure ouverte et source de visions différentes de la normalité, de la cure, de la tolérance sociale, du sens.
Pour leur 11e édition, les Rencontres Michel Foucault plongent dans ce sujet sans fond et proposent à toutes et à tous les entrées multiples qui ont façonné leur ouverture et leur notoriété.
Conférences et tables rondes, portées par les universitaires de Poitiers, personnalités invitées et artistes, spectacles, films, expositions ainsi que visites au musée deviennent parfaitement complémentaires et à votre disposition.
Les Folles pour revisiter Foucault
A propos de cette vidéo
Publié le 09/11/2022 - Durée : 00:00:00
Dans son Histoire de la folie, Foucault ne fait pas mention d’une différence entre les sexes, alors que les pathologies mentales exclusivement féminines sont l’objet de nombreux textes sous l’Ancien Régime. Inscrite dans la faiblesse organique supposée du corps féminin, la femme est folle dans son corps mais aussi de son corps. Marque d’une infériorité tant intellectuelle que morale, la folie féminine apparaît donc comme une accusation chargée de sanctionner des conduites jugées déviantes par rapport à l’ordre patriarcal ou religieux, mais aussi parfois comme une forme d’expression de la révolte féminine. Revisiter Foucault par les folles permet aussi de redonner leurs voix à des femmes partout présentes dans les images et les discours produits sur les conflits entre la raison et la déraison. C’est dans cette perspective que la SIÉFAR (Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime) a organisé en 2021 un colloque international à la question, dont la publication des actes est attendue
pour 2023.
Intervenant(s) :
- Marianne Closson, Maîtresse de conférences à l’université d’Artois, en Littérature française de la Renaissance.
- Ghislain Tranié, Docteur en histoire moderne et membre associé du Centre Roland Mousnier (Sorbonne Université)
Le programme
Rencontres Michel Foucault 2022
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