Après tant d’éloges, tant de condamnations, tant de textes dont ceux de Michel Foucault (Histoire de la folie à l’âge classique – 1961 ou Les Anormaux – 1975), tant d’images, qu’elle soit furieuse, douce, prémonitoire, enfermée ou protégée, la folie nous oblige. Elle participe à la définition de la normalité, de nos rapports sociaux, elle questionne aussi les œuvres artistiques.
Alors comment regarder, vivre, accompagner ou soigner les troubles mentaux ?
Si les vagues soulevées par l’antipsychiatrie dans les années 1970 ont bousculé les représentations de la folie, les récentes querelles entre neurosciences, psychiatrie et psychanalyse, et la situation des établissements spécialisés, soulignent bien que cette question demeure ouverte et source de visions différentes de la normalité, de la cure, de la tolérance sociale, du sens.
Pour leur 11e édition, les Rencontres Michel Foucault plongent dans ce sujet sans fond et proposent à toutes et à tous les entrées multiples qui ont façonné leur ouverture et leur notoriété.
Conférences et tables rondes, portées par les universitaires de Poitiers, personnalités invitées et artistes, spectacles, films, expositions ainsi que visites au musée deviennent parfaitement complémentaires et à votre disposition.
Une langue pour la folie - Lydie Salvayre et Stéphane Bikialo
A propos de cette vidéo
Publié le 16/11/2022 - Durée : 00:00:00
Michel Foucault a montré dans Histoire de la folie à l’âge classique (1961) puis dans L’Ordre du discours (1971) que le partage entre discours de la raison et discours de la folie fait partie de ces « procédures d’exclusion » par lesquelles la société s’efforce de « conjurer les pouvoirs et les dangers » du discours. « Le fou est celui dont le discours ne peut pas circuler comme celui des autres », ajoute-t-il. Tout se passe comme si Lydie Salvayre s’était donné comme tâche de permettre à ces discours de circuler, d’être entendus, afin que les lecteurs et lectrices puissent s’interroger sur ce que l’ordre du discours appelle leur « folie ». Don Quichotte est-il fou comme le prétend Cervantes ? se demande ainsi Lydie Salvayre dans Rêver Debout (2021). Mais qu’appelle-ton folie ? Qui décide de qui est fou ? Et à quelles fins ? Autant de questions qui se posent avec la même force hier comme aujourd’hui, que Lydie Salvayre pose différemment dans Famille (2021) ou dans la préface de Certainement pas de Chloé Delaume (ouvrage sur les « fous » de l’hôpital Sainte-Anne, réédité en poche en 2022). C’est autour de cette folie marginalisée, douloureuse et parfois salvatrice, au coeur de sa vie d’écriture que Lydie Salvayre dialoguera avec Stéphane Bikialo.
Intervenant(s) :
- Stéphane Bikialo , Professeur de langue et de littératures françaises contemporaines à l’université de Poitiers
- Lydie Salvayre, Autrice
Le programme
Rencontres Michel Foucault 2022
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